L’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte sont des périodes charnières dans la vie d’un jeune.

En effet, il s’agit des moments clés où se construit toute l’identité d’un individu, sur le plan physique et psychique. C’est hélas durant cette période que surviennent le plus souvent l’apparition de troubles et d’une certaine fragilité. 

C’est pourquoi la santé mentale chez les jeunes est aujourd’hui un sujet prioritaire, surtout après les confinements successifs ayant provoqué l’isolement d’une grande partie de la jeunesse. 

Troubles anxieux, épisodes dépressifs, comportements addictifs… Voici comment mieux comprendre le mal-être des jeunes et trouver des solutions pour lutter contre ce fléau. 

Comment qualifier le mal-être chez les jeunes ? 

Tout d’abord, ce que l’on appelle mal-être des jeunes n’a rien à voir avec la crise d’adolescence. Il s’agit d’un état durable, latent et parfois destructeur, qui concerne aussi bien les jeunes adolescents, les adolescents, les étudiants et certains jeunes actifs. 

Selon une étude réalisée par le CSA pour la mutuelle étudiante LMDE sur 3 000 jeunes, 70% des répondants se disent en situation de mal-être, soit une augmentation de 5 points par rapport à une enquête similaire menée en 2019. 

Ce mal-être peut se manifester de plusieurs manières et traduit d’une santé mentale fragilisée : 

  • Perte d’appétit ;
  • Perte de volonté ;
  • Difficultés à effectuer les tâches les plus simples (se faire à manger, se laver, se lever)
  • Manque de sommeil ;
  • Pensées suicidaires ;
  • Fragilité émotionnelle ;
  • Absentéisme ou décrochage scolaire 
  • Etc. 

En outre, la santé psychique des jeunes est en péril, une situation qui se dégrade depuis quelques années et n’a fait que s’aggraver depuis la crise sanitaire. 

Selon les chiffres d’une enquête réalisée par Ipsos pour la Fondation FondaMental en décembre 2020 :

  • 32% des 18-24 ans ont un trouble de santé mentale
  • 40 % des moins de 25 ans déclarent un trouble anxieux généralisé, 
  • 21 % des moins de 25 ans rapportent des symptômes de troubles dépressifs modérément sévères ou sévères (24 % des 22-24 ans)

Par ailleurs, près d’un jeune sur 2 ne sait pas qui consulter et 2 jeunes sur 3 estiment que la crise sanitaire a eu un impact sur leur santé. Plus que de mal-être, on peut parfois même parler de détresse chez les jeunes. 

Quelles sont les causes principales du mal-être chez les jeunes ? 

D’après les chiffres de l’étude menée par l’Ipsos, ⅔ des jeunes interrogés se disent très pessimistes quant à l’avenir de la société française et à celles des générations futures. 

Et pour cause, les sources d’anxiété et de mal-être sont souvent intrinsèquement liés au contexte économique et social : 

  • Actualité anxiogène : crise sanitaire, crise économique, crise climatique ;
  • Pression parentale ou scolaire ;
  • Perte de sens dans les études ou le travail ;
  • Manque d’accompagnement au sortir de l’adolescence ;
  • Syndrome du diplôme “au rabais” : de nombreux étudiants ayant obtenu leur diplôme durant le confinement le jugent comme ayant moins de valeur aux yeux des employeurs.
  • Surexposition aux écrans (un phénomène amplifié lors des confinements) 
  • Manque de socialisation (dû à l’isolement engendré par les confinements, mais aussi à la crise des étudiants)

Des difficultés à traiter une anxiété déjà présente et à adopter un mode de vie sain (vie sédentaire, écrans comme palliatifs aux troubles anxieux) peuvent aussi être la cause du mal-être chez les jeunes. 

D’ailleurs, de nombreux adolescents et jeunes adultes éprouvent des difficultés à en parler autour d’eux et à faire appel à des professionnels de santé (par manque d’information, crainte ou encore manque de moyens.) 

Un des cas les plus préoccupants est sans aucun doute celui des étudiants, comme l’illustre le hashtag #étudiantsfantomes sur Twitter. 

En effet, en plus de vivre une période déjà compliquée et propre au début de la vie d’adulte, les jeunes en formation ont également dû essuyer les conséquences de la crise sanitaire. 

Aujourd’hui, les syndicats et les collectifs se battent pour retrouver de meilleures conditions de vie, des logements propres et fonctionnels, mais aussi des moyens concrets pour améliorer les études publiques et lutter contre le décrochage scolaire. 

Mais alors, quelles solutions privilégier pour lutter contre le mal-être des jeunes ? 

Parce que les ¾ des maladies psychiques comme le trouble anxieux généralisé ou la dépression apparaissent avant l’âge de 25 ans, il est indispensable de les prendre en charge et de les traiter rapidement avant qu’elles ne s’aggravent.

C’est la raison pour laquelle il s’agit d’apprendre à repérer les premiers signes de mal-être chez les jeunes afin de dépister un trouble éventuel dès le plus jeune âge. 

  1. Les lignes d’écoute

Il existe des lignes d’écoute destinées aux jeunes en difficulté, mais aussi à leur entourage. PAEJ, Fil Santé jeune, SOS amitié : des professionnels de santé sont là pour orienter les individus vers les bons interlocuteurs. 

  1. Les associations et les communautés

Ces dernières années, de nombreux lieux communautaires destinés aux étudiants et plus généralement, aux jeunes en difficultés ont émergé comme les Maisons des Adolescents (MDA).

Il s’agit de safe places (lieux sûrs) où les adolescents et jeunes adultes peuvent rencontrer et parler d’autres personnes de leur âge, mais également des adultes référents pour créer du lien et trouver des solutions à leurs difficultés.  

  1. La prise en charge médicale

Plusieurs structures d’accueil, de conseils et de soins prennent en charge les adolescents et les jeunes adultes et ce, quel que soit leur statut. Il est aussi possible d’être pris en charge par un médecin traitant qui peut orienter le jeune vers un professionnel de santé mentale. 

Autrement, les jeunes en difficultés peuvent aussi s’adresser à l’infirmière scolaire ou l’assistant social de leur établissement

  1. La prise en charge à l’école ou en entreprise 

L’école et l’entreprise peuvent prendre le relais des parents ou du médecin traitant afin de garantir le bien-être des jeunes (étudiants ou actifs). 

Par exemple, il est possible pour un étudiant de se tourner l’infirmière scolaire ou l’assistant social de son établissement scolaire et pour un actif de consulter l’infirmière, l’assistant social, le psychologue ou le médecin du travail de son lieu de travail. 

  1. L’accompagnement personnalisé avec un(e) coach

Enfin, il est aussi possible de faire appel à un coach en développement personnel pour aider le jeune en difficulté à reprendre confiance en lui et à travailler sur son estime. 

Le but de cette démarche est de tenter une approche plus “douce” que celle de la médecine et de la psychologie. 

Pris en charge à temps, le mal-être chez les jeunes peut être minimisé afin d’aller vers une situation de bien-être, sinon de mieux-être. 

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